La vidéo montre deux rapports corps/territoire en s’inspirant de deux figures de style : la métonymie et la métaphore. Dans la première partie, le corps agit sur le territoire toujours de la même façon : « je bois un verre », « je tourne une poignée », « j’actionne le téléviseur », c’est toujours la main qui déclenche un interrupteur pour agir sur un système, la métonymie désignant, entre autres, la partie pour le tout. La métonymie opère par contamination et le corps semble étrangement inquiété par ce qu’il touche, les limitations du moi étant illusoirement repoussées. Le corps, au départ blanc, devient peu à peu noir dans la vidéo. Dans la seconde partie, celle axée sur un mode métaphorique, les objets utilisés (verre/bouton/clés) apparaissent tous dans un lien analogique, le rond. Ils se présentent enchaînés l’un à l’autre de façon formelle, dans une succession que l’on pourrait croire sans fin, se détachant ainsi du corps de l’utilisateur. Cette chaîne de substitution formelle se déroule au gré du faisceau lumineux blanc jaillissant du fond noir. Si dans le jeu métonymique, on pouvait y reconnaître une contamination du corps par son environnement, ici dans le jeu métaphorique, les choses, semblant autonomes dans les liens formels qui s’y amorcent, semblent se retourner contre l’utilisateur.
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