La beauté du Diable est d'abord un jardin habité de statues d'entravés (de Michel Journiac), corps tendus entre sensualité, damnation et sacralité. Le film séduit par la rigoureuse clarté d'un montage caméra à qualité de composition musicale. Dans un rythme singulier, les images s'abattent comme des volées de croches avant une brève accalmie, un plan, comme une blanche. Puis, un intérieur peuplé d'objets, meubles, photos et dessins à l'érotisme de plus en plus prégnant, hanté encore de statues, d'un corps qui s'y enlace. Le foisonnement formel atteint ici par sa découpe une qualité supérieure d'ornement. Christaux, dorures, jeux de lumière et colorés permettent d'exploiter avec une subtilité baroque le champ chromatique de la pellicule super 8. Cyril Hurel
Credits