« J'ai eu la chance et le bonheur de graver dans de nombreux films l'empreinte inégalée de la présence d'Aloual, celle d'un Etre-Totem dont le regard (me) touche au plus profond, d'un Dionysos sensuel et généreux, incarnation de toutes les grâces et de toutes les fureurs, corps-actant de rituels panthéistes et lumineux qui réactivent, par l'énergie débridée de la transe, toutes les tempêtes du désir ». SM Aloual conduit ici le Diasparagmos, une des pratiques rituelles les plus sauvages du culte de Dionysos dans laquelle il s'agit, pour alimenter la frénésie des bacchanales, de dépecer, de déchirer et de dévorer la chair crue et encore fraîche d'animaux sacrifiés. La métaphore, l’allégorie, les glissements de sens sont des figures esthétiques et plastiques qui circulent dans tous les films de l’auteur. Le sacrifice est ici appliqué à la forme même du film qui fragmente les corps, démembre les images, découpe les mouvements et la continuité narrative jusqu'à l'accélération finale où, dans un moment d'euphorie jouissif, le sacrifié (corps filmé) terrasse l'officiant (corps filmant).
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