West point est du cinéma construit en cours de route, une caméra autour du cou et un magnétophone en bandoulière. Un cinéma qui se fait au gré des rencontres, des figures et des paysages, passant du coq à l'âne, une cartouche de Super 8 attrapée au fond du sac en noir et blanc ou en couleur. Dans l'aléatoire, ce n'est pas le récit qui choisit c'est la main qui saisit. West Point raconte une histoire, une histoire jouée par des acteurs dont les dialogues sont le plus souvent en voix off. Théo Beauchesne, officier de la police scientifique, vit dans la ferme familiale située en bord de Loire. Sa sœur Jeanne, de quelques années, sa cadette est née au Portugal, peu de temps après la Révolution des Oeillets. Membre d'une compagnie de danse contemporaine itinérante, elle est souvent charmée par la gent féminine. Leurs parents cruellement assassinés sont découverts en pleine campagne par Théo, alors adolescent. Le corps nu de la mère gisant sur un ballot de blés coupés à l'orée d'un bois. Théo longuement interrogé par la police à l'époque des meurtres, un temps suspect, n'a de cesse de traquer l'assassin de ses parents. (…) Les amours de Jeanne et l'adolescence de Théo sont les clés de la fiction. L'enquête menée en France, au Portugal et à New York est une des strates du récit. Une autre est la partie qui se joue entre le frère et la sœur autour d'Anna et de leur mère, personnages féminins leitmotiv de leurs songes et femmes essentielles à leur prise de conscience amoureuse, politique et existentielle.
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