Trous de mémoire, incrustations d’évènements qui se sont déroulés, appels à d’autres lectures, à d’autres écritures que renvoie le texte, la lecture s’embrouille, se déploie, s’ouvre et laisse apparaître des béances, des trous noirs, manifestations d’idées qui se collent au texte, qui l’engluent de sécrétions de bave sonore. La bave encrée recouvre partiellement l’écriture, opère le noircissement de la page écrite et rend le livre aveugle d’écriture. Cette métaphore d’une bouche encrée, d’une bouche encrier se donne à voir comme la sécrétion d’un liquide prêt à se constituer en langage, en pensée, en parole, mais qui reste de l’ordre de l’onomatopée plastique : les glandes salivaires sont mises à l’épreuve et deviennent l’instrument d’une parole non séchée, noyée dans l’orifice buccal, qui se dissout et s’évacue par la bouche. La langue érectile et l’érection salivaire du lecteur font surgir le texte muet, le texte trop plein d’écritures et de renvois.
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