Dans Lied en ré mineur, sorte de portrait de la pianiste Teresa Llacuna, Jean-Paul Dupuis choisit non pas tant de nous montrer l’interprète des œuvres de Mozart, Chopin, Debussy, Falla, en train de jouer que de nous la faire entendre, tandis que lui, le cinéaste, caméra à la main, caresse les objets, les murs, le piano, ouvre la fenêtre qui donne sur le jardin, pénètre la maison de cette femme, s’imprègne et enregistre la Musique, les bruits de la maison, ceux du jardin, les chants d’oiseaux, l’avion qui passe, l’angélus. Au montage, la bande-son et la bande - image ont été construites simultanément à partir du même rythme impulsé par le cinéaste jouant le rôle d’une sorte de médium, rythme sur lequel sont venues s’articuler, se superposer, se prolonger les différentes composantes de cette polyphonie d’images et de sons ; se sont établies alors des correspondances entre les objets, les lumières, les mouvements de caméra, les ornements de la musique et de l’image, les tonalités, les épaisseurs visuelles et sonores, les nuances, sans qu’il n’y ait jamais ni pléonasme, ni accompagnement. Ce Lied, comme la forme musicale dont il prend le nom, est en trois parties ; la première et la troisième, presque semblables encadrant une seconde partie très différente, prennent leur appui sur l’ineffable Fantaisie en ré mineur de Mozart.
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