Ce film se compose d'un seul plan, sa durée est celle d'un magasin de caméra. Le réalisateur lui-même filme, caméra à la main, et se filme lui aussi filmant son film, en commentant l'action, en explique les symboles et en tire la morale afin que rien ne soit laissé dans l'ombre. La forme du film s'inspire des comics, tant du point de vue pictural que de celui du mode d'expression (schématisation des caractères, personnages représentant des valeurs et gymboulisme des actions). Il s'en écarte quant à la technique du récit où le morcellement de l'action est remplacé par une rigoureuse continuité cinématographique. Le schéma du film est très simple: d'un côté nous avons le maître de ses attributs traditionnels: séduction et répression, de l'autre l'esclave représenté non moins traditionnellement par une jeune fille se prostituant sous le regard sévère d'une mère maquerelle cupide. Un autre esclave qui lui n'accepte pas sa servitude est entre les mains de féroces tortionnaires. L'esclave torturé s'échappe et fait prendre conscience de son aliénation à la jeune fille. Elle se libère à son tour. Ils s'enfuient. Ils sont arrêtés par le maître qui essaye d'abuser de la jeune fille ; pour se défendre elle le tue. Libérée, elle pousse l'autre esclave à s'emparer du pouvoir, c'est à dire qu'elle n'essaie pas de supprimer son état en tant qu'état, mais essaie de prendre la place du maître. Ce film n'est donc qu'une description très simple des phénomènes montrés volontairement sous une forme d'imagerie populaire, mais il pose les termes nécessaires à une véritable analyse dialectique de ces phénomènes, à savoir: le rapport de Maître à Esclave est il un rapport inhérent à la nature humaine ou n'est-il que le produit d'un troisième terme caché, un moment de l'humaine histoire? (à suivre). Interprétation: Jean-Noêl & Jean-Philippe DELAMARRE, Kuëlan GERGE, Nathalie PERREY, Jean-Jacques BEREAU, Patrice MARC, Alain LEDERFAJN, Denise ROLLAND, SORIANO.
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Cast
