Le film, quoique visant à la raréfaction des signes (refus de bric-à-brac surréaliste et symbolique) utilise certains lieux, objets, gestes, attitudes qui renvoient à des archétypes fortement connotés ; car percevoir les jeux possibles des connotations, voilà le travail que ce film propose au spectateur. Chaque moment musical, considéré isolément dans sa nécessité interne, doit découler de la construction de l’ensemble. Les composantes son et image sont concrètes si on les considère d’une manière indépendante, les unes des autres mais leur juxtaposition semble les rendre abstraites. Avec des composantes apparemment abstraites, le film se construit comme un tout doté d’une logique interne qui sous-tend l’ensemble et lui donne sa cohérence. L’intention, la raison d’être du film se définissent ainsi : établir un rapport érotique, construire une fiction autour du désir. La frustration de ce désir affecte aussi bien le spectateur que l’un ou l’autre des personnages. Cela est dû au fait qu’il s’agit d’un film non narratif qui construit une fiction à partir d’éléments disparates en apparence mais dont l’agencement conduit à une fiction plurielle que chaque spectateur doit percevoir comme unique au premier abord. Nul vertige, nulle tension, nulle étrangeté de caractère formel : c’est le sens qui vacille.
Credits
Cast