Les relations entre deux sujets peuvent revêtir plusieurs formes car ils sont simultanément celui qui observe et l’objet observé. Notre reflet dans le regard de l’autre fait émerger l’identité, la conscience de soi. Mais cette conscience est donnée à travers un miroir comme lien avec l’autre. D’où cette bipôlarité du subjectif, toujours connecté à l’autre, aux autres, mais également le revers du processus : la perte de l’identité, la dissolution de la conscience dans l’autre, dans le jeu infini des regards et miroirs représentés par la figure antique des deux amoureux. Le couple erre, dans un tourbillon dont la ligne de fuite constante est le regard de l’autre, essayant de réétablir leur propre subjectivité dans un cercle infini qui ne s’achèvera que par la tonalité croissante jusqu’à l’épuisement de l’image. Une fois consumés par le feu (métaphoriquement) ils peuvent enfin refermer leurs yeux, pour reposer le regard et le faire disparaître.
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