Réappropriation de la forme. Déconstruction de tous les corps, du fil, et reconstruction des modes de manifestation. ‘Othello Vilgard divise son œuvre en trois axes : des autoportraits (‘Terrae’, ‘Corpus Machina’), des bandes d’inspiration musicale (‘High’, ‘Biotop') et des films historiques (‘Lighting’, ‘Sally Gardner’) ; chacun construit sur des rythmes prédestinés et très structurés. ‘High’ est un sample d’images et de sons qui revisite, de manière syncrétique, le film vampirique d’Abel Ferrara, ‘The Addiction’. À l’instar de Joseph Cornell qui, dans ‘Rose Hobart’ (1936), réduit un long métrage hollywoodien à vingt minutes pour en extraire un portrait de la star, Vilgard utilise les gestuelles de l’actrice Lili Taylor, recyclées en boucle ou avec des variations, pour se cristalliser sur l’essence même du film de Ferrara : la circulation de la drogue et du sang. Le tout est scandé et se décline sur les couplets triturés, repris, remontés de la chanson ‘ I Wanna Get High’ du groupe Cypress Hill. Un travail identique a été promu au niveau du son et de l’image, d’où la magie de ce haïku visuel.’ Raphaël Bassan
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