La ville, la foule, les foules traitées en laboratoire cinéma puis transférées sur vidéo. J'ai ensuite utilisé une particularité de la vidéo en manipulant latéralement, en surface et en densité chromatique, un volet vertical. Chaque opération est répétée plusieurs fois en incrustations successives. L'image finale a été réalisée en quelques heures, directement à la main ou plutôt à plusieurs mains, comme l'exécution d'une partition improvisée dans l'instant. Le rythme, le flux de la ville confrontés au balayage et à la condensation de la vidéo. CL (1982)
"Interminable commencement retenu au bord du néant. Entre des doigts d’ombre, découpes mobiles, bandeaux verticaux, superpositions et alternances silencieuses, des corps en marche se dressent, passants au même pas dont l’existence est prélevée au corps unique de la foule qui les reprend, sensibles surgissements des corps en leurs incarnations souples et sensuelles. Pas une existence singulière mais le sillage commun enflammé aux plis d’un rideau d’images. L’obstiné recommencement rend la pesanteur passagère. L’existence est avide de son seul espoir, apparaître. L’essai est bref. Parfois, dans un regard levé, sa trace fugitive, les yeux tombent en une inquiétude oubliée, le moment apeuré qui ne trouve que des ombres pour remplir le regard. Derrière les plis, rien. Entre les bandes, le noir, incessamment rendu aux possibilités de la lumière qui sait des corps ce qu’eux-mêmes ignorent.“ Anne-Marie Zucchelli, septembre 2010
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