Ce film illustre une des constantes de l'œuvre de Dominik lange : l'opposition entre nature et monde urbain. On y distingue diverses options esthétiques : premièrement, l'arbre chenu est filmé, magnifié, et rendu plastiquement séduisant comme une aquarelle en mouvement. Les plans du végétal, caressé avec douceur par la caméra de l'artiste ou dont les branches et les feuillages explosent en une multitude de formes tremblées et raturées, alternent, d'abord, avec des plans d'HLM à la fois neufs et tristes. Lange les dynamise en les montant en grappes ou en floutant leurs contours. À un moment, un chantier apparaît et l'on voit des bâtisses en construction et des ouvriers à l'œuvre. Ces plans ont-ils été filmés plus tard dans le temps ou le cinéaste n'a choisi de les montrer qu'après ? Peu importe, le phénomène alchimique de mutation des végétaux (de la nature) en immeubles tristes et uniformes est rendu, dans ce film, avec sensibilité. Raphaël Bassan
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