“Notre tête est ronde pour permettre à la pensée de changer de direction” (Picabia) Il y a quelques années la curatrice Marie Canet m'avait donné une bobine super 8. Elle m'expliquait que lorsqu'elle était étudiante elle avait eu un intérêt politique pour Brigitte Bardot et que sur cette bobine super 8 il y avait le film qu'elle avait fait sur l'actrice. Quelques temps après, j'ai fait part à un autre amie de l'existence de cette bobine, pas une cinéaste mais une jardinière, qui avait aussi investi le champ féministe et les questions du genre durant ses études. Elle m'a donné un tout petit livre sur Brigitte Bardot écrit par Simone de Beauvoir. Du temps a passé et Bardot est revenue dans ma ligne de mire via un catalogue d'artiste sur Hans Peter Feldman, au sein duquel il y avait une interview avec Brigitte Bardot datant de 1969. Le film s'était presque fait de lui-même. J'avais des années avant tourné en HI8 des séries de ce que j'ai ensuite appelé des aphorismes visuels filmiques, qui illustraient basiquement des métaphores de l'éternelle consommation. J'ai utilisé des archives personnelles et les ai combiné avec d'autres passages d'images 16mm trouvées qui illustraient le travail en usine et d'autres formes de consommation. De là le film est né. On dit que parfois, le long de la vie d'une personne, cette dernière peut traverser toute la gamme des tendances politiques, marxistes, anarchiste, fasciste, droite réactionnaire… Ceci est un portrait de l'un des plus grands sex-symbols mondiaux dans sa jeune période gauchiste. Une question s'y pose : Qu'est-il arrivé à B!?
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